Couverture L'Élégance du hérisson

J’ai regardé le film par hasard à la télé et j’ai été agréablement surprise ! Donc quand j’ai découvert qu’il était issu d’un livre, je n’ai eu qu’une envie : découvrir le roman dont voici la 4ème de couverture :

 » Je m’appelle Renée, j’ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j’ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l’image que l’on se fait des concierges qu’il ne viendrait à l’idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants.

Je m’appelle Paloma, j’ai douze ans, j’habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c’est le bocal à poissons, la vacuité et l’ineptie de l’existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C’est pour ça que j’ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai.  »

Je n’ai pas trouvé grand-chose sur l’auteur à part que ce livre est son 2ème roman et que le 1er qu’elle a écrit s’appelle Une Gourmandise (publié en 2000).

J’ai hésité sur l’extrait à partager… J’ai failli choisir celui qui vous aurait expliqué le titre puis je me suis dis que je préférais que vous le découvriez par vous-même alors j’ai pris celui-ci :

J’ai compris quand les joueurs néo-zélandais ont commencé leur haka. Parmi eux, il y avait un très grand joueur maori, un tout jeune. C’est lui que mon œil avait accroché dès le début, sans doute à cause de sa taille au départ mais ensuite à cause de sa manière de bouger. Un genre de mouvement très curieux, très fluide mais surtout très concentré sur lui-même. La plupart des gens, quand ils bougent, eh bien, ils bougent en fonction de ce qu’il y a autour d’eux. […] Mais ce joueur, déjà, quand je l’avais vu entrer sur le terrain, j’avais senti quelque chose de différent. L’impression de le voir bouger, oui, mais en restant là. Insensé, non ? Quand le haka a commencé, c’est surtout lui que j’ai regardé. […] Et du coup, le haka, qui est un chant guerrier, prenait toute sa force. Ce qui fait la force du soldat, ce n’est pas l’énergie qu’il déploie à intimider l’autre en lui envoyant tout un tas de signaux, c’est la force qu’il est capable de concentrer en lui-même, en restant centré sur soi. Le joueur maori, il devenait un arbre, un grand chêne indestructible avec des racines profondes, un rayonnement puissant, et tout le monde le sentait. Et pourtant, on avait la certitude que le grand chêne pouvait aussi voler, qu’il allait être aussi rapide que l’air, malgré ou grâce à ses grandes racines.

Désolée, j’ai coupé un peu le texte mais l’extrait était trop long si je le mettais en entier. C’est un passage écrit par Paloma, je vous le précise car tout comme la 4ème de couverture, le roman se partage entre deux points de vue : celui de Renée et celui de Paloma et bien sûr, le style diffère en fonction de la personne.

Pendant la 1ère partie de ma lecture, j’ai été déçue… Je ne retrouvais pas le ton du film. Paloma et Renée sont très intelligentes, trop même et le texte était parfois trop cérébral pour moi (oui, je sais, cela va faire rire les personnes qui me connaissent). Il y avait des mots que je ne connaissais ou dont je n’étais pas sûre su sens, cela ne gêne pas vraiment dans la lecture mais parfois, j’aurai aimé avoir un dictionnaire à portée de main…

Puis M. Ozu arrive et là, tout s’accélère ! C’est mon personnage préféré, il va au-delà des apparences, il veut vraiment connaître les gens et il les lie. J’aime justement ces liens entre Kakuro, Renée et Paloma, j’aime aussi l’importance des animaux.

Paloma est une étrange petite fille, Renée se cache et elles se ressemblent pourtant toutes les deux. Elles sont accompagnées d’une brochette de personnages secondaires parfois caricaturaux mais rarement aimables (exception faite de Manuela, Jean et Olympe).

Et si j’étais réticente en début de lecture, j’ai eu la larme à l’œil aux dernières pages…

Un joli livre plein de douceur et de poésie (et d’un peu trop de philosophie à mon goût) qui fait que je regarderai les camélias d’un autre œil !

♥♥♥♥

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